COMMISSION MIXTE PARITAIRE DU NOTARIAT
Compte rendu de la séance du 17 avril 2014
Sont
présents :
● Présidente : Mme Brigitte
ZAGO-KOCH, Direction Générale du Travail
● CSN : Mes LEFEBVRE,
BULHER, BEAUCHAIS, ESPERANDIEU, MILLET, TOULOUSE
● CGT : P. LESTARD, V.
BAGGIANI
● CFDT : L. VERDIER, B.
JEHANNO, JP. BERGER
● CFTC : P. LEMOIGNE
● CGC : S.WISNIEWSKI, C. ROCHE, L. CARON
● FO : JJ. BEAUDUIN,
G. RONCO, D. CRAUTH, JJ. LE FUR, R.
MASSON
● Secrétariat : Mme MENDRAS
1.- Approbation
du procès verbal de la séance du 20 mars 2014
Ce procès-verbal est approuvé
à l’unanimité, après corrections demandées.
2.-
Prévoyance complémentaire santé (suite)
Me PROUVOST rappelle
que le groupe de travail se réunit ce jour après midi.
A cet effet la SPAC a
été sollicitée par le CSN pour obtenir un document de travail plus étoffé qui
vient d'être reçu et est distribué en séance aux membres du groupe de travail.
Me PROUVOST confirme
le problème que pose la date limite du 30 juin 2014 pour les négociations de
branche, date impossible à tenir alors que les décrets d'application de la loi
ne sont toujours pas publiés.
Le danger de voir les
offices démarchés par les assureurs est réel et déjà confirmé sur le terrain,
ainsi qu'en attestent plusieurs membres de la commission.
Il convient donc
d'agir auprès des offices pour qu'ils ne se laissent pas influencer par des
offres, compétitives en apparence, mais qui remettraient en cause la solidarité
intergénérationnelle.
P. LESTARD, pour la
CGT, et P. LEMOIGNE, pour la CFTC, relèvent que ceci a déjà été mentionné au
procès-verbal de la précédente commission, approuvé ce jour.
Pour P. LEMOIGNE il
est difficilement imaginable que le calendrier ne soit pas modifié alors que
les décrets d'application de la loi sont toujours attendus.
Cela dit, il convient
d'avancer sans attendre le texte, tant sur les prestations de santé à mettre en
oeuvre, que sur le cahier des charges en vue de la mise en concurrence, quitte
à l'adapter lors de la publication des décrets, s'il y a lieu.
Me PROUVOST rappelle
que les partenaires sociaux du notariat ont été parmi les premiers à prendre
l'initiative, mais qu'il a fallu faire face à de nombreux obstacles qui ont
conduit à geler les négociations et rendent le calendrier initial incohérent.
Il faut donc faire
face au dumping des assureurs qui a déjà commencé auprès des offices, et le CSN
entend s'y employer.
P. LEMOIGNE confirme
néanmoins qu'il faut avancer et cite plusieurs professions juridiques qui sont
dans la même démarche, et plus avancés que le notariat.
P. LESTARD considère
que, vu l'incohérence du calendrier, il pourrait être opportun de distinguer
deux étapes. Une première étape pour définir les prestations obligatoires à
concrétiser par un accord. Une deuxième étape pour compléter cet accord par le
choix d'un ou plusieurs organismes recommandés, étape qui demandera un certain
délai pour respecter la procédure d'appel d'offres. Ce processus permettrait au
moins d'éviter que certains offices ne signent des contrats avec des assureurs
proposant des bas tarifs en contrepartie de prestations à minima
3.-
Classification des diplômés notaires (suite)
Me LEFEBVRE rappelle
les données du problème, déjà relatées dans le compte rendu de la séance du 20
mars 2014 approuvé ce jour.
Les positions
divergent entre le CSN et les organisations syndicales, et il convient de
rechercher une solution consensuelle pour un compromis. On peut s'accorder sur
le fait que les diplômés notaires doivent avoir le statut de cadre. C'est donc
uniquement le niveau de rémunération qui pose problème.
Me LEFEBVRE demande
aux organisations syndicales de développer leur position.
La CGC s'en remet à
la position de l'intersyndicale avec la CFDT, la CGT et la CFTC.
L. VERDIER, pour
l'intersyndicale, demande, avant de pouvoir se prononcer, que le CSN fasse une
proposition écrite.
Pour FO, G. RONCO
reprend quelques principes déjà exposés le 20 mars. Selon lui, le problème est
mal posé, d'une part, et, d'autre part, la réaction des notaires est
essentiellement conjoncturelle et liée à la situation de crise.
Il rappelle que le
principal problème est un nombre excessif de diplômés (1.000 par an alors que
500 suffiraient à couvrir les besoins), et souligne certaines causes comme la
volonté d'une offre importante pour maintenir le prix des offices, ou la
volonté de supprimer la possibilité de clercs habilités, ou faire monter en
puissance les notaires salariés... alors qu'il faudrait réguler pour adapter le
recrutement aux besoins réels.
Comme
l'intersyndicale, il considère qu'avant de discuter, le CSN doit formuler sa
demande par écrit. Et, en tout état de cause, si une catégorie intermédiaire
inférieure au coefficient C1 devait êre
créée, les conditions et délai de passage au coefficient C1 ne devraient pas
être laissés à la seule discrétion de l'employeur (position déjà exprimée par
toutes les organisations syndicales le 20 mars).
Pour Me LEFEBVRE le
problème n'est pas conjoncturel. S'agissant du clerc habilité, il souligne que
le principe est critiqué (notamment par les avocats) par rapport à la notion
d'acte authentique.
Puis la séance est
suspendue à sa demande.
A la reprise, Me
LEFEBVRE rappelle la position initiale du CSN :
1 - le diplômé
notaire doit avoir le statut de cadre.
2 - Pour ce faire le
CSN propose de créer un coefficient intermédiaire "C", au niveau du
T3 majoré de 5 points.
3 - Le classement
ultérieur en C1 relève de l'initiative de l'employeur.
Pour tenir compte de
l'opposition des organisations syndicales, le CSN propose de remplacer le point
3 par un passage automatique au coefficient C1 après un délai de 36 mois à
compter de l'obtention du coefficient "C".
Les organisations
syndicales sont unanimes pour exprimer leur désaccord.
L. VERDIER, pour la
CFDT, s'inquiète pour la profession qui, avec une telle disposition, se
"tire une balle dans le pied". Les diplômés iront à la concurrence,
et on remettra d'actualité le projet de profession unique du droit que
souhaitent les avocats.
P. LESTARD, pour la
CGT, est de cet avis et considère qu'on fait peu de cas de la "valeur
travail" puisqu'il faudrait, avec une telle disposition, un bac + 8 + 3
pour obtenir une rémunération nette de l'ordre de seulement 2.400 € par mois.
Il constate que, de
fait, les notaires s'inscrivent dans le contexte général qui tend à dévaluer le
travail pour le considérer uniquement comme un coût.
Et à vouloir refuser
une corrélation diplôme/coefficient à un niveau décent pour tous les diplômés,
ceux-ci n'auront pas un traitement égalitaire. Ceux qui auront la chance
d'aller chez un "bon patron" obtiendront des avantages négociés,
alors que ceux qui auront la malchance d'aller chez un "mauvais
patron" où chez un jeune notaire endetté jusqu'au cou à cause du prix excessif
de l'office, seront rémunéré à minima.
4.-
Protection des salariés mandatés au sein de la branche et des administrateurs
de
L. VERDIER précise
qu'une concertation est en cours entre les organisations syndicales pour
présenter un document de travail commun qui sera adressé au CSN.
Elle demande en
conséquence, au nom de l'ensemble des organisations syndicales, le report de la
discussion à la prochaine séance de la commission.
5.-
Questions diverses
5.1 -
Tarif des notaires
P. LESTARD rappelle
que des articles de presse ont fait état d'une volonté gouvernementale de remettre
en cause les tarifs des professions réglementées où les émoluments sont
calculés en pourcentage des capitaux exprimés, pour leur substituer des
forfaits en fonction des coûts, censés avantager les clients "les plus
faibles". Le tarif des notaires est ainsi directement visé.
L'intersyndicale
CFDT-CGT-CGC-CFTC a travaillé sur ce dossier et a conclu à la nécessité de
maintenir l'actuel tarif des notaires, qui permet une péréquation entre gros et
petits dossiers, aussi bien dans
l'intérêt des clients les moins fortunés, que pour le maintien de l'emploi et
des salaires dans le notariat et pour assurer le financement de la couverture
sociale (CRPCEN).
Il apparaît en effet
à l'analyse, que la diminution des honoraires sur les gros dossiers rendrait
nécessaire un relèvement de ceux afférents aux "petits dossiers".
L'opération ne profiterait donc qu'aux clients les plus fortunés et non à ceux
"les plus faibles" (pour reprendre l'expression gouvernementale).
Par ailleurs, une
diminution du chiffre d'affaires global de la profession ferait des salariés
les victimes collatérales de la réforme par les conséquences négatives sur
l'emploi et les salaires, de même que sur la couverture sociale assurée par la
CRPCEN qui comporte notamment une cotisation assise sur le chiffre d'affaires
des offices notariaux.
Dans le document
argumentaire élaboré par l'intersyndicale, la demande de maintien du tarif est
assortie de propositions pour des mécanismes accrus de péréquation, et de
contre parties en matière d'emploi, de salaires et d'engagement d'équilibre
financier de la CRPCEN.
Ce document a été
adressé au Premier Ministre, au Ministre des Finances, au Ministre de
l'Economie, à la Garde des Sceaux, à la Ministre des Affaires Sociales et au
Président de l'Autorité de la concurrence.
Un pli le contenant
est communiqué en séance pour le Président du CSN. Il est également remis à Me
LEFEBVRE et Me PROUVOST pour être mis à la disposition des membres de la
commission mixte paritaire.
5.2 -
Contrats de prévoyance et de dépendance
Me PROUVOST remet en
séance une note de compte rendu de LSN sur l'exécution des contrats AXA, et
portant sur :
- l'évolution de la
sinistralité en 2013 sur le contrat de prévoyance.
- la répartition des
sinistres par âges.
- les effectifs.
- la réforme des retraites
applicable aux salariés du notariat.
- la portabilité des
droits.
- les fichiers
transmis par la CRPCEN.
- les actions
d'information envisagées.
- l'analyse
comparative entre le contrat PREDICA et le contrat groupe UGIPS.
5.3 – Prochaine
réunion : jeudi 15 mai 2014 (11h)
Ordre du jour,
notamment :
- approbation du
procès-verbal de la séance du 17 avril 2014
- prévoyance
complémentaire santé (suite).
- classification des
diplômés notaires (suite).
- protection des
salariés mandatés.
- questions diverses.
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