COMMISSION MIXTE
PARITAIRE DU NOTARIAT
Compte rendu de la
séance du 20 mars 2014
Sont présents :
●
Présidente :
Mme Brigitte ZAGO-KOCH, Direction Générale du Travail
● CSN : Mes LEFEBVRE,
BULHER, BEAUCHAIS, ESPERANDIEU, MILLET, TOULOUSE
● CGT : P. LESTARD, V.
BAGGIANI
● CFDT : L. VERDIER, B.
JEHANNO, JP. BERGER
● CFTC : P. LEMOIGNE
● CGC : F. MURAZZANO, S.WISNIEWSKI, M. REBOUL
● FO : JJ. BEAUDUIN,
G. RONCO, D. CRAUTH, JJ. LE FUR
● Secrétariat : Mme MENDRAS
1.- Approbation du
procès verbal de la séance du 20 février 2014
Ce procès-verbal est approuvé à l’unanimité,
après corrections demandées.
2.- Examen du rapport de branche de l’exercice
2012 (suite)
Me
LEFEBVRE informe des corrections apportés aux pages 8 et 18, remises en séance,
et invite les organisations syndicales à faire leurs observations.
Comme
la CFDT , la CGT n’a pas d’observation à
ajouter à celles formulés lors de la séance de février.
Il
en est de même de la CFTC.
FO
fait simplement une observation technique relative à quelques données
statistiques.
Ce
point de l’ordre du jour est donc clos.
3.-
Prévoyance complémentaire santé (suite)
Mme la Présidente indique que
les décrets prévus par la loi ne sont toujours pas publiés. Ils concerneront
les conditions de mise en concurrence pour les organismes candidats à être
recommandés, et les garanties à prévoir pour un niveau élevé de solidarité.
L. VERDIER indique
néanmoins qu’un projet de décret a été communiqué aux organisations syndicales.
Me TOULOUSE, au nom
de Me PROUVOST excusé, rend compte de la réunion du groupe de travail qui s’est
tenue le 26 février, et notamment :
- le calendrier avec
une échéance au 30 juin 2014 pour les accords de branche, qui pose problème
car, dans le cadre de négociations d’entreprises au-delà de cette date, les
offices risquent d’être démarchés par des organismes proposant des conditions
tarifaires qui ne prendront pas en compte la couverture des retraités. Une
recommandation du CSN incitant les offices à ne pas répondre à ces sollicitations
sera sans doute nécessaire.
- Me PROUVOST a
rappelé la valeur d’une clause de recommandation dans le notariat, et évoqué,
comme P. LESTARD, l’opportunité d’une pénalité financière en cas de choix d’un
organisme non recommandé, sachant que le Conseil Constitutionnel n’a pas
condamné le principe de cette pénalité mais son montant excessif.
- Me PROUVOST, suivi
en cela par les organisations syndicales, a évoqué la nécessité de prendre en
charge les retraités et de prévoir une contribution de solidarité qui
permettrait une égalité de cotisations pour les actifs et les retraités.
- la SPAC a commenté un document
contenant des principes déjà connus, et il lui a été demandé, pour la présente
commission, d’établir un nouveau document prenant en compte les dispositions
nouvelles de la loi, notamment sur les moyens d’assurer un niveau de solidarité
élevé entre actifs et retraités, et sur le processus permettant des
recommandations sans exclure la
MCEN des procédures.
Ce document nouveau
de la SPAC est
remis en séance et sera étudié lors de la prochaine réunion du groupe de
travail.
P. LESTARD pour la CGT insiste sur le problème
posé par la date du 30 juin 2014 pour les accords de branche et souhaiterait
savoir si le report de cette date peut être envisagé, mais Mme la Présidente dit n’avoir
aucun élément d’information à ce sujet.
Il résulte de cette
situation que nous allons avoir à partir du 30 juin une dualité de processus
puisque la négociation de branche sera toujours possible, mais seront également
possibles des accords d’entreprise, avec les risques de démarchages évoqués
dans le compte rendu de Me TOULOUSE.
La recommandation
envisagée par le CSN, ci-dessus évoquée, sera absolument nécessaire.
L. VERDIER pour la CFDT souligne qu’après avoir
été en avance dans les démarches, le notariat est aujourd’hui à la traîne par
rapport à d’autres secteurs qui négocient déjà le contenu du panier de soins.
Il est impératif d’avancer, et L. VERDIER souligne qu’on attendait plus que ce
nous a fourni la SPAC
lors du groupe de travail de février.
P. LESTARD rappelle
toutefois qu’il a été convenu que le panier de soins minimum ne pourra pas être
inférieur aux prestations servies par la MCEN , quitte à prévoir des options.
Mais L. VERDIER
souligne que les nouvelles règles en matière de contrats responsables ne
permettront sans doute pas, sur certaines prestations, de maintenir le niveau
de la MCEN , et
que, justement, nous aurons à négocier la question des options. Et pour cela
nous avons pris du retard.
P. LEMOIGNE pour la CFTC souligne également
l’importance de la date du 30 juin 2014 et ses conséquences déjà évoquées. Par
ailleurs, il considère que rien n’empêche d’avancer sur le cahier des charges,
quitte à ajuster après publication du décret.
Finalement, Me
TOULOUSE indique que le CSN interviendra dans ce sens auprès de la SPAC.
4.-
Classification des diplômés notaires
Me LEFEBVRE rappelle
l’accord de janvier 2008 et ses avenants, prévoyant une corrélation entre
classification et diplôme et, notamment, l’attribution de la catégorie C1 aux
diplômés notaires.
Cette situation crée
des difficultés économiques pour les employeurs qui voient un salarié passer de
T2 à C1. La conséquence en est que des employeurs ne peuvent pas conserver
leurs stagiaires dans un emploi pérenne.
Il faut donc trouver
des solutions, et Me LEFEBVRE souhaite savoir si les organisations syndicales
ont eu des remontées d’informations des salariés.
Il résulte d’un long
débat, et notamment des interventions techniques de G. RONCO, que le notariat
forme des diplômés notaires en nombre excessif par rapport aux besoins des
offices (formation de 1.000 diplômés par an).
Bien que ces diplômés
soient souvent des futurs employeurs, leur situation doit être prise en compte,
d’autant que l’obtention du diplôme nécessite de gros efforts de la part des
intéressés. C’est pourquoi les partenaires sociaux ont été d’accord pour
valoriser le diplôme, et c’est le sens de l’accord de corrélation.
Plutôt qu’une mesure
hâtive, L. VERDIER estime nécessaire un état des lieux pour permettre ensuite
une réflexion efficace.
P. LESTARD, pour sa
part, ne comprend pas qu’une profession comme le notariat, qui a besoin de
compétences dans les offices pour assurer son avenir, ne soit pas en mesure de
garder et rémunérer correctement ses diplômés. On retrouve là le même problème
que celui que nous avons eu à débattre pour les titulaires de CQP. Il regrette
cette tendance du notariat à remettre en cause les acquis sociaux en prétextant
la crise et en réduisant l’attractivité du notariat avec des risques pour son
avenir.
Il rappelle que
lorsque le notariat a été attaqué, notamment sur ses revenus, il s’était engagé
à augmenter sensiblement le nombre de notaires, et l’objectif de 12.000 avait
été mis en avant. Or aujourd’hui on nous indique ne pas pouvoir garder les
diplômés en raison de leur salaire qui n’est pourtant pas excessif eu égard au
niveau et la longueur des études.
Me LEFEBVRE reconnait
que les diplômés sont un atout pour le notariat, mais il faut trouver une solution
pour qu’ils ne posent pas un problème économique aux offices.
Cette solution
pourrait être, selon lui, de garder pour ces diplômés un statut de cadre avec
par exemple une catégorie « C » pour l’application de l’accord de
corrélation avec un coefficient (inférieur à C1) à convenir. Après un temps
d’expérience permettant de remplir les critères prévus à la convention
collective, en premier lieu ceux du Cl, la situation du salarié pourrait
évoluer en niveau.
Les organisations
constatent et regrettent que, dans cette hypothèse, l’évolution relève d’une
décision de l’employeur.
A supposer qu’il
faille une corrélation à un niveau inférieur à C1, certains s’interrogent sur
l’opportunité d’un T4 plutôt qu’un C.
P. Lestard n’est pas
de cet avis, ni d’ailleurs Me Lefebvre, considérant que l’obtention du statut
de cadre est nécessaire pour les intéressés.
En tout état de
cause, comme le précisent les organisations syndicales, s’il devait y avoir un
niveau de corrélation inférieur à C1 (ce qui n’est pas acquis) il faudrait
organiser le passage dans les catégories supérieures pour qu’il ne relève pas
de la décision du seul employeur.
En conclusion, Me
LEFEBVRE constate que le débat est engagé et qu’il y a lieu de remettre cette
question à l’ordre du jour de la prochaine séance de la commission
5.-
Protection des salariés mandatés au sein de la branche et des administrateurs
de
L. VERDIER souligne
que le notariat est majoritairement constitué de TPE (moins de 10 salariés)
sans délégués syndicaux.
C’est un problème
pour les salariés qui acceptent un mandat au titre syndical dans les organismes
paritaires de la profession car ils ne bénéficient d’aucune protection en cas
de difficultés avec leurs employeurs du fait de ce mandat.
La solution idéale
serait une disposition légale.
Mais à défaut il faut
réfléchir à une solution conventionnelle permettant aux mandatés de bénéficier
de la même protection que celles de délégués du personnel.
Après échanges sur
cette question, Me LEFEBVRE demande à L. VERDIER de formaliser précisément sa
demande, en concertation avec les autres organisations syndicales.
La question sera
remise à l’ordre du jour de la prochaine séance de la commission.
6.-
Questions diverses
6.1 –
Suivi de l’accord sur le chômage partiel
Me LEFEBVRE rappelle
que l’accord du 21 juin 2012 sur le chômage partiel comporte une clause de
suivi annuel au mois de mars.
Après discussion il
est considéré que ce suivi ne comporte pas d’observation particulière pour
cette année.
6.2 –
Salaires
Me LEFEBVRE informe
la commission d’une lettre de la
Fédération des Clercs FO en date du 17 mars 2014, demandant à
reprendre les discussions sur les salaires.
L. VERDIER, pour
l’intersyndicale, se joint à cette demande qu’elle avait aussi envisagée. Elle
dénonce l’attitude regrettable du CSN qui n’a pas fait de recommandation aux
notaires. C’est une première dans le notariat.
JJ BEAUDOIN fait en
effet le constat d’un échec rare en matière de négociation des salaires, alors
que devraient être pris en compte les efforts fournis par les salariés dans
cette période difficile.
Le CSN ayant décidé
de ne faire aucune recommandation, la situation pénalise les salariés même si
un ajustement devrait être opéré lors de la clause de sauvegarde en septembre.
La question est donc
posée au CSN d’une reprise des discussions pour convenir d’un taux supérieur à
celui de 0,7 % évoqué par le CSN.
Me LEFEBVRE comprend
cette démarche mais constate que les données économiques n’ont pas changé.
Pire même,
l’actualité récente révèle un nouveau danger sur le tarif des notaires dans le
cadre d’un projet gouvernemental de cadrage des rémunérations des professions
réglementées pour réaliser des économies.
Une renégociation des
salaires est donc inconcevable.
P. LESTARD déplore le
fait que les salariés font toujours les frais des situations crées par les
projets gouvernementaux. Il rappelle pourtant, lorsque la commission Darrois
fut constituée pour envisager une profession unique du droit, que l’intersyndicale
CFDT, CGT, CGC, CFTC monta au créneau pour défendre la profession et, à travers
elle, les emplois et la
CRPCEN.
Depuis, le notariat a
supprimé des emplois qui n’ont pas tous été rétablis lors de la reprise, si
bien que les salariés, comme le souligne JJ Beaudoin, sont bien mal récompensés
des efforts qu’ils ont consentis. Et si les organisations syndicales ont peu de
remontées des salariés sur la question des diplômés notaires, elles en ont sur
leur mécontentement en matière de salaires.
Et quand au journal
de 20h il est précisé que le revenu moyen mensuel d’un notaire est de 19.000 €
comment les salariés peuvent-ils admettre que le notariat n’aurait pas les
moyens d’une augmentation des salaires.
Alors les
organisations syndicales peuvent encore monter au créneau pour défendre la
profession, encore faudrait-il que ce soit pour défendre toute ses composantes
et particulièrement les salariés, leur emploi et leur couverture sociale, et
pas les seuls notaires.
6.1 – Prochaine
réunion : jeudi 17 avril 2014
Ordre du jour,
notamment :
- approbation du
procès-verbal de la séance du 20 mars 2014
- point sur la prévoyance
complémentaire santé (suite)
- classification des
diplômés notaires (suite)
- protection des
salariés mandatés (suite)
- questions diverses.