COMMISSION MIXTE
PARITAIRE DU NOTARIAT
Compte rendu de la séance du 12 juin 2014
Sont
présents :
● Présidente : Mme Brigitte
ZAGO-KOCH, Direction Générale du Travail.
● CSN : Mes LEFEBVRE,PROUVOST,
BULHER, MILLET, TOULOUSE
● CGT : P. LESTARD
● CFDT : B. JEHANNO
● CFTC : P. LEMOIGNE,
A. PICAUD, S. WISNIEWSKI
● CGC : A..
AUREILLE, M. REBOUL
● FO : JJ. BEAUDUIN,
G. RONCO, D. CRAUTH, R. MASSON
● Secrétariat : Mme MENDRAS
Deux observations
sont formulées par Me LEFEVRE :
- la première pour relever que Mme Sandra
WISNIEWSKI, siégeant précédemment au titre de la CGC, siège désormais au titre
de la CFTC.
- la seconde pour indiquer que la Direction
des Relations Sociales a fait un travail technique très important sur le
dossier d'actualisation de la convention collective du notariat en vue du débat
à venir au sein de la présente commission.
Ce travail a été homologué par le bureau du
CSN et va donc pouvoir être communiqué aux membres de la commission mixte
paritaire. Les points sensibles pour les débats à venir seront listés.
Les membres de la commission prennent acte de
cet important travail de la Direction des Relations Sociales.
1.- Approbation du
procès verbal de la séance du 15 mai 2014
Ce procès-verbal est approuvé à l'unanimité
après les modifications demandées.
2.- Prévoyance
complémentaire santé (suite)
Me PROUVOST indique que la réunion du groupe
de travail a lieu cet après-midi. Il n'y a donc rien de nouveau depuis la
dernière réunion de la commission.
Me RIGAUD, avocat spécialise, va intervenir
sur le projet de "pot commun" pour la prise en charge de tous les
assurés, notamment les retraités.
Les décrets d'application de la loi sont
toujours en attente. Le calendrier initial reste d'actualité, notamment la date
du 30 juin 2014, au-delà de laquelle les notaires pourront traiter avec tous organismes et seront donc
commercialement démarchés par ces organismes, surtout par les plus importants.
Le CSN envisage d'alerter les notaires sur la
nécessité d'attendre avant de s'engager.
Après les propos de
Me PROUVOST, Mr LESTARD fait la déclaration suivante au nom de la CGT :
"Dans le cadre
de la campagne électorale en cours à la MCEN, la profession de foi des
candidats sortants affirme que selon les
travaux de notre commission les retraités seront exclus des garanties
Alors, je tiens à
m'insurger officiellement contre ce qui est un mensonge car les candidats en
question n'ignorent pas que les travaux de notre commission (où au moins l'un
d'eux est présent) visent au contraire à ne pas exclure les retraités. C'est
même l'objectif essentiel du projet de "pot commun" dont nous allons
traiter ce jour.
Et je réaffirme
solennellement ma volonté d'une solidarité intergénérationnelle, afin que ce
soit clair.
Cette solidarité, qui
est forcément assumée par les cotisations des actifs, ne doit pas pénaliser
ceux-ci et doit donc être juste et proportionnée. Nous l'avons déjà affirmé ici
et c'est noté dans le compte rendu que nous venons d'approuver à l'unanimité.
A cet égard, et au vu
des écrits de la MCEN, notamment électoraux, je crains une pénalisation injuste
des actifs par un conseil d'administration où ils sont trop peu représentés
(seulement 3 sur 21 membres). Or, si la solidarité intergénérationnelle doit
être préservée, et je la revendique, il ne faut pas que la MCEN soit une
mutuelle gérée par les presque seuls retraités et d'abord pour eux-mêmes.
Par ailleurs, un
problème politique est posé par la profession de foi des candidats sortants qui
contient (entre autres critiques) une attaque en règle contre le principe de la
mise en concurrence, au point que l'on peut craindre que la MCEN veuille rester
en dehors du processus, peut-être par refus de se soumettre à tout contrôle de
la profession, en espérant néanmoins conserver ses adhérents.
Il est notamment affirmé
que le cabinet d'actuaire mandaté par le Conseil Supérieur du Notariat aurait
déclaré à propos de la MCEN lors d'une réunion "Nous ne voyons pas
l'intérêt d'une mise en concurrence eu égard aux prestations servies et aux
cotisations appelées".
Je n'ai rien entendu
de tel. Mais si cela a été dit, qui l'a dit ? La SPAC ? Ce serait une faute de
ce cabinet qui a mission d'élaborer le projet de cahier des charges d'une mise
en concurrence.
Une clarification est
nécessaire, et je la sollicite".
Cette
déclaration appelle deux observations de la part de Me PROUVOST :
-
la première, au nom du Conseil Supérieur du Notariat, pour rappeler que le
principe a été affirmé dès le départ que les retraités ne seraient pas laissés
sur la touche.
-
la deuxième, à titre personnel, pour indiquer qu'il ne se souvient aucunement
de la prise de position ci-dessus énoncée par les représentants du cabinet
SPAC, actuaire retenu par le CSN.
Aucune
autre observation n'est formulée sur la déclaration de P. LESTARD qui indique
avoir l'intention d'interroger la SPAC à l'occasion du groupe de travail de ce
jour.
3.- Classification
des diplômés notaires (suite)
Me LEFEBVRE rappelle qu'aucun accord n'a été
trouvé sur cette question qui a cependant été portée à l'ordre du jour en
raison du fait nouveau que constitue une lettre reçue de la Fédération des
Clercs FO formulant des propositions.
G. RONCO commente cette lettre motivée par le
fait que la situation actuelle est très problématique et qu'il faudrait
parvenir à en sortir.
Dans ce but, la lettre précitée suggère la
conclusion d'un accord provisoire d'une durée de trois ans pendant laquelle
serait appliquée la proposition formulée par le CSN, et conditionné par la mise
à profit de ce délai pour parvenir à corriger les difficultés générées par le
système actuel.
G. RONCO précise qu'il s'agit juste de
parvenir à résoudre le problème existant, sans remise en cause le principe de
la classification en C1 des diplômés notaires, estimée juste.
Les autres organisations syndicales
regrettent de ne pas avoir été informées de ce courrier pour réfléchir à la
réponse à y apporter. Elles se trouvent ainsi mises devant le fait accompli qui
n'est pas la meilleure méthode de négociation.
Un exemplaire du courrier est remis en séance,
et les organisations syndicales demandent une suspension de séance pour en
prendre connaissance.
A la reprise de séance, les échanges sont
conséquents. On peut résumer les positions comme suit :
- A. AUREILLE, pour la CGC, indique que son
syndicat lui a demandé de rester ferme sur ce dossier et qu'il ne peut pas
donner un accord sur la proposition de FO. Peut-être y a-t-il d'autres
solutions mais il convient alors de se donner un délai de réflexion. Sa
position est donc d'attendre.
Il regrette que le problème soit uniquement posé
en termes financiers alors que le véritable problème n'est pas là et a pour
fondement un volume excessif des flux de diplômés.
- B. JEHANNO, pour la CFDT, n'est pas
favorable à la proposition de FO qui ne règle pas le problème et ne fait que le
reporter.
- P. LESTARD, pour la CGT, prend acte de
l'initiative de FO qu'il ne critique pas et a le mérite, ce qui est plutôt
louable, de tenter de sortir d'une situation de blocage.
Mais après analyse il n'y croit pas dans la
mesure où la proposition faite n'apporte pas de solution mais repousse de trois
ans une question qui se posera alors dans les mêmes termes qu'aujourd'hui. Et
pendant ces trois ans, la rémunération des diplômés aura été réduite. Ledit
délai de trois, soi-disant couperet selon FO, sera en fait appelé à être
reconduit car les termes de la lettre laissent la porte ouverte dans ce sens.
Dans ces conditions, la CGT ne peut pas
donner son accord à la proposition transitoire formulée.
- S. WISNIEWSKI, pour la CFTC, ne peut pas
non plus donner son accord et demande un report de quelques mois de la
décision.
Me LEFEBVRE prend acte des positions ainsi
exprimées et se dit satisfait que FO, par son courrier, ait remis la question
sur le tapis.
Cela dit, le CSN considère que le délai de
trois ans pour la période transitoire est trop court compte tenu du nombre de
diplômés à "intégrer", même s'il note que les termes de la lettre
permettent une reconduction.
Le débat se prolonge sur le fait qu'il faut
trouver un moyen pour avoir moins de diplômés, mais le constat est fait que le
problème est très complexe et que nous n'en avons pas la maîtrise.
Aujourd'hui un accord ne peut être signé par
le CSN sur la proposition FO.
En conclusion, ce point est reporté à la
séance de la commission de juillet prochain.
4.- Protection
des salariés mandatés au sein de la branche et des administrateurs de
G. RONCO rappelle que les notaires avaient
demandé que soit établie la liste des personnes concernées par le mécanisme de
protection demandé, avec argumentaire à l'appui.
Il indique que la liste est en cours
d'élaboration.
Me LEFEBVRE observe que le document commun
produit par les organisations syndicales à la dernière séance prévoit que les
salariés concernés bénéficient de la protection prévue par les textes pour les
délégués syndicaux.
Il tient donc à indiquer que, pour le CSN, ce
n'est pas envisageable.
G. RONCO et R. MASSON dans de longs échanges
soulignent que le nombre de personnes concernées est connu et que la demande
des organisations syndicales ne vise pas à augmenter ce nombre. Le système de
protection est néanmoins insuffisant et à renégocier.
Ce que P. LESTARD résume en une phrase : pas
d'extension du champ d'application de la protection, mais amélioration de cette
protection actuellement peu efficace.
Me LEFEBVRE, à cet égard, souligne qu'il
s'est trouvé en opposition avec P. LESTARD au sein de la commission restreinte
de l'article 34 de la convention collective qui prévoit de donner un avis sur
les projets de licenciement de personnes protégées. Pour lui, l'esprit de la
convention collective est d'émettre un avis sur le fait que le licenciement est
lié ou non au mandat dont est investi le salarié concerné, alors que P. LESTARD
s'attache à la lettre du texte pour émettre un avis sur le caractère réel et
sérieux du motif de licenciement.
P. LESTARD confirme qu'il applique
effectivement rigoureusement le texte. Il n'a pas participé à sa négociation en
2001 et ne peut, en juriste, appliquer que ce qui est écrit.
Me LEFEBVRE en prend acte mais estime que le
texte a été mal écrit et que, dans le cadre de la négociation à venir, il
demandera à revoir les dispositions de l'article 34.
Mme la Présidente invite les partenaires
sociaux à vérifier la possibilité de négocier dans un cadre conventionnel des mesures
de protection qui ont pour conséquence de déléguer à l'Etat le contrôle de leur
application.
La question est plutôt du domaine de la loi.
C'est à vérifier, sachant que le juge a déjà accepté des mandats
conventionnels, mais dans des cas très particuliers où les attributions étaient
les mêmes que pour un mandat légal.
La discussion sera donc à reprendre à la
prochaine séance
5- Questions diverses
5.1 - Financement du
paritarisme
La Fédération FO, considérant que l'accord
intervenu dans les professions libérales est étendu depuis le 1er février 2014,
demande au CSN s'il envisage de verser un complément proratisé.
Me LEFEBVRE indique qu'il va soumettre cette
question au CSN.
5.2 - Accords 2009
sur la prévoyance et la dépendance
Me LEFEBVRE remet en séance une lettre de
LSN-Assurances qui propose trois évolutions contractuelles.
Cette question figurera à l'ordre du jour de
la prochaine séance.
5.3 - P.E.I.
Me LEFEBVRE informe qu'un avenant de mise en
conformité sera soumis à la prochaine séance.
5.4 - Contrats de
prévoyance
A. AUREILLE souhaite savoir où nous en sommes
sur la question de la portabilité des contrats de prévoyance.
Il lui est indiqué que selon les dispositions
légales, l'échéance est au 1er janvier 2015.
5.1 -
Prochaine réunion jeudi 10 juillet 2014
Ordre du jour
notamment :
- approbation du
procès-verbal de la réunion du 12 juin 2014
- prévoyance
complémentaire santé (suite)
- classification des
diplômés notaires (suite)
- protection des
salariés mandatés au sein de la branche et des administrateurs CRPCEN (suite)
- avenant LSN-AXA.
- questions diverses
Avant
de clore la séance, Mme la Présidente annonce qu'elle va quitter ses fonctions
à la Direction Générale du Travail et, de ce fait, ne pourra plus assurer la
présidence de la commission mixte paritaire. Elle dit avoir apprécié d'assurer
cette présidence.
Me
LEFEBVRE remercie Mme la Présidente pour son investissement au profit de la
commission et propose une acclamation par applaudissements.
(Applaudissements).
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