COMMISSION MIXTE
PARITAIRE DU NOTARIAT
Compte rendu de la séance du 15 mai 2014
Sont présents :
● CSN : Mes LEFEBVRE,PROUVOST,
BULHER, BEAUCHAIS, ESPERANDIEU, MILLET, TOULOUSE
● CGT : P. LESTARD, V.
BAGGIANI
● CFDT : L. VERDIER, B.
JEHANNO, JP. BERGER
● CFTC : P. LEMOIGNE
● CGC : A..
AUREILLE, F. MURAZZANO, C. ROCHE, M. REBOUL, L. CARON
● FO : JJ. BEAUDUIN,
G. RONCO, D. CRAUTH, JJ. LE FUR, R.
MASSON, C. TENNEGUIN
● Secrétariat : Mme MENDRAS
Absente
excusée :
Mme
Brigitte ZAGO-KOCH, Direction générale du travail, Présidente.
1.- Approbation du
procès verbal de la séance du 17 avril 2014
Ce procès-verbal est remis dur table.
Après un temps pour permettre aux
organisations syndicales d'en prendre
connaissance, ce procès-verbal est approuvé à l'unanimité.
2.-
Prévoyance complémentaire santé (suite)
Me PROUVOST évoque le
groupe de travail qui a précédé la présente réunion et a traité de plusieurs
points restant à trancher, mais sans avoir eu le temps de définir les garanties
du futur régime.
Un point important
est à traiter : la question du "pot commun" devant permettre la
constitution de réserves financières pour assurer la prise en charge du
différentiel de dépenses de santé entre actifs et retraités dans un cadre de
solidarité.
A cet effet, un avocat
spécialiste en matière sociale a été recruté par le CSN pour la validation
juridique de ce pot commun et la définition du processus de mise en place.
D'autre part, Me
PROUVOST évoque les cinq projets de décrets attendus en matière de prévoyance
et qui viennent d'être connus. Ils concernent :
- les contrats
responsables, fixant notamment des plafonds de prestations.
- le panier minimum
des garanties.
- la définition du
degré élevé de solidarité stipulé dans la loi.
- la procédure de
mise en concurrence en vue de recommander un ou plusieurs organismes.
- la procédure de
mise en concurrence des organismes proposant un contrat individuel d'aide à la
complémentaire santé.
Sans avoir encore pu
prendre connaissance de ces projets de décrets, P. LESTARD précise, pour
compléter l'exposé de Me PROUVOST, deux points évoqués au groupe de travail :
- un consensus
favorable s'est dégagé pour la mise en place d'un niveau 3 de garanties (en
fait, un niveau sur complémentaire de prévoyance santé). Il y a néanmoins débat
sur son contenu et les modalités de mise en place.
- un accord unanime
(et P. LESTARD précise y être lui-même très favorable) sur le principe de la
solidarité inter-générationnelle. Il attire cependant l'attention sur le fait
que cette solidarité n'est pas supportée par l'organisme (mutuelle) mais par
les salariés en activité au profit des retraités. Il conviendra donc de veiller
à ce que le niveau de solidarité soit juste et proportionné pour ne pas
conduire les actifs à faible salaire à aider les retraités qui bénéficieraient
de revenus supérieurs. En outre, P. LESTARD considère qu'il sera nécessaire de
veiller à la plus grande transparence à l'égard des salariés et retraités du
notariat en la matière.
Après avoir précisé
que le groupe de travail se réunira à nouveau le 12 juin prochain, Me PROUVOST
dit avoir conscience de la charge imposée aux actifs. Et les décisions devront
en effet être justes et proportionnées.
C. TENNEGUIN (FO)
souligne l'importance des décrets dont les projets ont été évoqués par Me PROUVOST.
Il relève les conditions strictes de mise en concurrence et pose la question de
l'intérêt de cette mise en concurrence qui n'est obligatoire qu'en cas de
recommandation d'organismes.
Pour P. LESTARD,
l'existence d'une mutuelle dans le notariat avec un nombre conséquent
d'adhérents est un élément d'une grande importance qu'il conviendra de prendre
en compte. Il se dit néanmoins très attaché au respect d'une mise en
concurrence des organismes dans le cadre des dispositions réglementaires,
garante de l'intérêt général. C'est d'ailleurs la position de l'intersyndicale
CFDT, CGT, CGC, CFTC.
P. LESTARD ajoute que
son organisation syndicale (CGT) ne pourrait pas signer un accord qui ne
mettrait pas en place le niveau 3 des garanties et/ou n'envisagerait pas une
mise en concurrence en vue d'une recommandation.
3.-
Classification des diplômés notaires (suite)
Me LEFEBVRE rappelle
que la proposition faite par le CSN lors de la séance précédente comporte :
- la classification à
une catégorie C (à créer) à 200 points.
- le passage
automatique à la catégorie C1 après 36 mois.
Ayant conscience que
le délai de 36 mois est trop long, le CSN propose de le ramener à 18 mois, et
Me LEFEBVRE invite les organisations syndicales à faire connaître leur
position.
Pour la CGC, A.
AUREILLE s'étonne que le niveau C1 soit considéré comme excessif pour les
diplômés notaires. Le problème n'est pas le niveau de rémunération mais un
nombre trop important de diplômés qu'il faut réguler. Pour lui il n'est pas
cohérent de soutenir que des diplômés qui peuvent être nommés notaires ne
puissent pas bénéficier en tant que salariés d'une rémunération de cadre. Le
délai d'attente de 18 mois ne peut donc pas être accepté sans réflexion, et la
CGC ne signera pas un accord dans les termes proposés.
Me LEFEBVRE ne
comprend pas la position de la CGC qui, selon lui, revient à "se tirer une
balle dans le pied".
Pour la CFDT, L.
VERDIER indique qu'elle ne souhaitait pas que ce débat soit repris après la
position défavorable exprimée par l'ensemble des organisations syndicales lors
de la précédente séance. Elle se dit opposée à la proposition faite qui
conduira les diplômés à aller vers les avocats, avec le risque de justifier la
réactivation du projet de profession unique du droit.
Me LEFEBVRE ne partage
pas ce point de vue et considère, au contraire, que la proposition du CSN vise
à permettre de garder les diplômés dans le notariat.
Pour la CGT, P.
LESTARD considère que le niveau des études ainsi que leur durée et celle du
stage ne justifient pas un délai d'attente de 18 mois pour la catégorie C1. La
CGT ne signera donc pas un accord instaurant ce délai d'attente.
Pour la CFTC, P.
LEMOIGNE dit ne pas être favorable à un tel accord et ne comprend pas qu'un
niveau d'études à Bac + 8 ne permette qu'une rémunération inférieure au plafond
de la sécurité sociale. Comme la CFDT il estime que, dans ces conditions, les
diplômés ne resteront pas dans le notariat.
Me LEFEBVRE dit ne
pas comprendre cette position alors que les intéressés y sont favorables pour
leur permettre l'accès à l'emploi.
Pour FO, G. RONCO
rappelle que la pérennité du notariat est conditionnée par le maillage
juridique du territoire et la qualité de la formation. Il ajoute qu'il convient
de ne pas donner des arguments aux adversaires du notariat en donnant le
sentiment qu'après une formation, pourtant bonne, les diplômés ne sont pas
immédiatement aptes à exercer leur mission. Ce serait un mauvais signal pouvant
être exploité auprès des Pouvoirs Publics. FO n'est donc pas favorable à la
proposition d'un délai d'attente de 18 mois.
L. VERDIER estime que
si la question est économique pour les notaires, il appartient au CSN de revoir
l'aide à l'embauche pour les offices.
Me TOULOUSE tient
néanmoins à souligner que les offices n'ont pas la capacité
"d'absorber" le nombre de diplômés. Le stage actuel, moins long que
dans l'ancien système de formation, justifie le délai de 18 mois. Il ne
comprend donc pas l'attitude des organisations syndicales qui nuisent ainsi à
la profession et son avenir.
P. LESTARD ne peut
accepter ce procès fait aux organisations syndicales qui ont défendu le
notariat face à la commission Darrois sur la profession unique du droit, et
défendent aujourd'hui le tarif des notaires menacé.
Il s'associe aux
propos de G. RONCO, et souligne qu'un problème lié à un nombre trop important
de diplômés ne sera pas résolu par une classification temporaire inférieure au
niveau C1. Cette mesure n'est pas à la hauteur des enjeux et apparaît plutôt
comme un effet d'aubaine à caractère économique pour tirer les rémunérations
vers le bas.
Me PROUVOST, tout en
étant sensible aux arguments de G. RONCO, considère qu'il faut prendre en
compte la réalité qui est que le notariat n'arrive pas à intégrer les diplômés.
Il estime que
notaires et organisations syndicales ont fait, tous, une erreur en établissant
une corrélation avec le coefficient C1. Ce faisant, il sont en effet allés trop
loin.
L. VERDIER conteste
que la corrélation établie soit une erreur. Elle est au contraire une mesure de
justice Le problème n'est pas économique mais concerne les flux et ne justifie
pas une tendance des notaires à la reculade.
Me PROUVOST conteste
cette notion de reculade, et il est pour lui regrettable que l'on va être
conduit à fermer le dossier.
JJ. BEAUDUIN estime,
comme L. VERDIER, que la corrélation n'est pas une erreur mais une mesure de
justice. Il interpelle Me PROUVOST sur la volonté de ne pas payer correctement
les diplômés, attestant d'une position intellectuellement malhonnête.
Me PROUVOST proteste
vivement contre cette accusation de malhonnêteté alors qu'il a fait part de sa
conviction profonde.
Me ESPERANDIEU estime
aussi inopportune cette accusation à l'encontre de Me PROUVOST.
Sans vouloir entrer
dans cette polémique, P. LESTARD observe que la convention collective prévoit 4
niveaux de classification des cadres. Et il est anormal de vouloir considérer
qu'un diplômé à bac + 8 estimé apte à exercer la fonction de notaire ne serait
pas apte à bénéficier d'une rémunération au 1er niveau de classification des
cadres.
Il ajoute ne pas
considérer comme un argument recevable le fait que les diplômés soient prêts à
accepter une rémunération inférieure. On peut comprendre leur désespérance face
au peu d'empressement des notaires à embaucher des stagiaires et diplômés. Pour
autant, il est du devoir des organisations syndicales de ne pas céder aux
fausses solutions qui conditionnent l'emploi, sans pour autant le garantir, à
la baisse générale du statut des salariés.
C. ROCHE souligne en
outre que les notaires ont la possibilité de bénéficier d'un crédit d'impôt dans
le cadre de la mesure gouvernementale instaurant un C.I.C.E. Ceci peut leur
permettre de couvrir le différentiel de salaire entre le coefficient C1 et le
coefficient C proposé qui deviendrait alors inutile.
Quoi qu'il en soit,
le désaccord est acté.
4.-
Protection des salariés mandatés au sein de la branche et des administrateurs
de
Me LEFEBVRE dit avoir
reçu le projet commun à l'ensemble des organisations syndicales, dont l'analyse
nécessite un travail d'audit. Il apparaît néanmoins à la lecture que certaines
dispositions sont exagérées.
L. VERDIER souligne
qu'il s'agit d'une réécriture de l'article 34 de la convention collective du
notariat pour réparer des insuffisances de protection au niveau de la branche.
Concrètement, il
s'agit de remplacer l'avis préalable de la commission des conflits par un avis
de l'inspecteur du travail et donc de permettre au profit des mandatés le même
niveau de protection que pour les délégués du personnel. Le niveau de
protection demandé n'a donc aucun caractère excessif.
Après un échange de
vues, et R. MASSON ayant fait observer que la mesure ne concerne que 240
personnes au niveau national, il est convenu de reprendre la discussion à la
prochaine séance. A cet effet les organisations syndicales sont invitées à
produire la liste exhaustive des 240 postes concernés par la demande.
Me PROUVOST ajoute
qu'il conviendra d'étudier l'adéquation de la protection avec les organismes où
sont exercées les fonctions.
Pour G. RONCO le
champ d'application est en effet à définir.
5.-
Contrats de prévoyance et dépendance
5.1 -
Observations éventuelles sur la lettre de LSN assurances du 10 avril 2014
JP. BERGER apporte
des précisions sur le contrat qu'il a souscrit auprès de PREDICA, évoqué au
point 8 de la lettre de LSN assurances.
Il confirme l’analyse
effectuée par LSN.ASSURANCES vis à vis les garanties et apporte une précision
quant à la révision annuelle de la
cotisation du contrat PREDICA qui entraîne dans la même proportion
l’augmentation des prestations donc une neutralité. Le contrat UGIPS prévoit
cette même faculté selon les articles 5 et 6-4.
Il pose à ses
collègues de la commission proches de la retraite ou en retraite la question
suivante : « Vous êtes vous intéressés à un contrat
dépendance ? ». Réponse négative pour tous. Cela rejoint la
préoccupation de la commission mixte du
20 novembre 2013 s’inquiétant du peu d’engouement des salariés vis à vis ce
nouveau contrat dépendance.
5.2 - Demande
d'extension formulée par l'IMN de Poitiers
Après délibération,
il est décidé de répondre favorablement à la demande de l'IMN de Poitiers.
6.-
Questions diverses
6.1 -
Prochaine réunion jeudi 12 juin 2014
Ordre du jour
notamment :
- approbation du
procès-verbal de la réunion du 15 mai 2014
- prévoyance
complémentaire santé (suite)
- classification des
diplômés notaires
- protection des
salariés mandatés au sein de la branche et des administrateurs CRPCEN :
argumentaire, liste
et nombre de titulaires.
- questions diverses