COMMISSION MIXTE
PARITAIRE DU NOTARIAT
Compte rendu de la séance du 11 juillet 2013
Sont présents :
●
Présidente : Mme
Brigitte ZAGO-KOCH, Direction Générale du Travail.
● CSN : Mes LEFEBVRE,
PROUVOST, PRADAYROL, BULHER, TOULOUSE, MILLET
● CGT : P. LESTARD, V.
BAGGIANI
● CFDT : L. VERDIER, JP
BERGER
● CFTC : D. ROY
● CGC : A. AUREILLE, C. ROCHE, F. MURAZZANO
● FO : JJ. BEAUDUIN,
G. RONCO, R. MASSON, D. CRAUTH, JJ. LE FUR
● Secrétariat : Mme MENDRAS
Me LEFEBVRE informe les membres de la
commission que des problèmes se posent pour la rédaction des procès-verbaux en
raison de l’absence simultanée de plusieurs collaborateurs. Dès lors, pour la
présence séance il sera seulement rédigé un relevé de décisions.
1.- Approbation du
procès verbal de la séance du 13 juin 2013
Ce procès-verbal est approuvé à l’unanimité,
après corrections demandées.
2.-
Prévoyance complémentaire santé (suite)
Me PROUVOST rend
compte du groupe de travail qui s’est réuni hier, et fait part du sentiment
d’incertitude qu’il a ressenti à l’issue des débats, phénomène qu’il estime
déstabilisant.
Il rappelle que ce
groupe de travail avait pour objet de faire le point après la décision du
Conseil Constitutionnel de déclarer non conformes à la constitution les clauses
de désignation d’un organisme assureur.
Il semblerait (car on
ne peut s’exprimer qu’au conditionnel) :
- que les clauses de
recommandation soient possibles.
- que les clauses de
désignation soient interdites.
Le problème dépasse
le simple cadre du notariat et, en l’état actuel, tous les projets d’accords
collectifs sont dans la même incertitude.
La question est de
savoir ce que va faire le Gouvernement : clarifier ou ne rien faire.
Il semble qu’il y
aura au moins la possibilité de recommander, et dans le Notariat ce n’est pas
anodin compte tenu de l’esprit de discipline qui caractérise la profession. En
effet, une recommandation de l’ensemble des partenaires sociaux dans le cadre
d’un accord collectif, qui plus est appuyée par le Conseil Supérieur du
Notariat auprès des Notaires, aurait un effet très proche de celui d’une désignation,
et les Notaires choisissant une autre solution seraient très certainement peu
nombreux.
Il convient d’éviter
que les Notaires fassent l’objet d’un démarchage agressif de la part des
compagnies d’assurances qui sont à l’affût. Le risque est sérieux et ne va pas
dans le sens de l’intérêt ni des Notaires ni des Salariés, et pas plus de la MCEN qui a actuellement en
charge bon nombre de retraités.
Cette question de la
prise en charge des retraités a été longuement débattue au groupe de travail et
est problématique. Pourront-ils bénéficier des mêmes conditions que les
actifs ? Rien n’est moins sûr si un accord collectif ne traite pas de
cette question.
Autre problème :
celui de la participation des employeurs aux cotisations. La loi dit 50 % au
moins. Mais 50 % de quoi : du panier minimum ? Ou de la totalité des
garanties de l’accord collectif ?
En conclusion, il est
apparu nécessaire d’attendre que la situation se décante, en espérant que ce
soit le cas à la rentrée, car pour l’heure on ne sais pas ce qui va être fait.
Et une clarification est souhaitable vers octobre pour être en mesure de
respecter l’échéance du 1er juillet 2014 fixée par la loi.
Il reste néanmoins
qu’un appel d’offres sera nécessaire, même pour une simple recommandation.
Mr LESTARD confirme
la totalité des propos de Me PROUVOST, et ajoute quelques précisions.
D’abord quelques
certitudes résultent de la loi : la négociation des partenaires sociaux
pour la conclusion d’un accord collectif de branche devra :
- définir le contenu
et le niveau des garanties.
- décider de la
répartition des cotisations entre employeurs et salariés (avec l’interrogation
précitée de Me PROUVOST sur la portée du taux de 50 %).
- définir les
modalités de choix de l’assureur, notamment les conditions tarifaires. D’après
Me SERISAY, avocat, ces modalités pourront définir les conditions, notamment en
termes de gestion et de contrôle de la profession, à remplir par les organismes
pour pouvoir être choisis par les employeurs, à condition toutefois que ces
modalités ne soient pas telles qu’elles réduiraient le choix à un ou deux gros
opérateurs du marché.
Par ailleurs, la
revue Liaisons Sociales du 1er juillet 2013 contient une étude
exhaustive, notamment sur la portée de la décision du Conseil Constitutionnel
quant aux clauses de recommandation ou de désignation.
Cette décision pose
en effet le principe selon lequel l’atteinte à la liberté d’entreprendre et à
la liberté contractuelle est possible à condition d’être proportionnée avec les
objectifs de solidarité et de mutualisation poursuivis par l’accord, et elle
précise que la désignation d’un organisme porte une atteinte disproportionnée.
Liaisons Sociales estime en conclusion et a contrario :
- que les clauses de
recommandation d’un ou plusieurs organismes sont possibles.
- que les clauses de
désignation ne possibles que si elles portent sur au moins deux organismes.
Me SERISAY, avocat,
ne partage pas ce point de vue mais, visiblement il a sur le sujet une position
très libérale, et hostile aux clauses de désignation, qui apparaît plus
idéologique que juridique, au point de se réjouir de la décision du Conseil
Constitutionnel.
L’intersyndicale
CFDT-CGT-CGC-CFTC a proposé, dans le souci d’avancer dans ce dossier, l’élaboration
d’un cahier des charges demandant aux candidats une tarification dans toutes
les hypothèses envisagées (recommandation d’un ou plusieurs organismes,
désignation de plusieurs organismes). Il a été objecté à cette proposition
l’incertitude dans laquelle on se trouve quant aux éventuelles et futures
dispositions, faisant courir le risque d’un cahier des charges inadapté.
Par ailleurs, Me SERISAY
ayant évoqué à plusieurs reprises la distinction à faire entre organismes
professionnels et organismes interprofessionnels, il lui a été demandé de
définir l’organisme professionnel. Sa réponse a été :
- un organisme ayant
pour périmètre une profession unique.
- mis en place par
accord collectif des partenaires sociaux de la branche.
- géré et contrôlé
par ces mêmes partenaires sociaux.
A propos de la
couverture des retraités (surtout des retraités actuels), il est nécessaire de
parvenir à un accord collectif portant au moins recommandation (dès lors que la
désignation s’avérerait définitivement impossible), pour pouvoir fixer comme
condition à l’organisme ou aux organismes recommandés la prise en charge des
retraités dans un cadre solidaire.
A défaut, les
organismes feront des offres avantageuses aux offices notariaux pour les seuls
actifs, et la MCEN
pourra être mise en difficulté en se trouvant dans l’obligation de conserver
les retraités qu’elle assure, sans certitude de conserver les actifs.
A propos de la MCEN , Mr LESTARD tient à
préciser, pour que cessent enfin les interprétations tendancieuses de la
position de l’intersyndicale, que cette intersyndicale a exprimé le souhait,
auprès du Président du Conseil Supérieur du Notariat, que dans le cadre d’un
accord collectif portant sur la recommandation ou la désignation de deux
organismes (solution souhaitée), la
MCEN puisse être choisie. Il lui appartiendrait alors de
formuler une offre à cet effet, à défaut de laquelle elle se priverait de toute
possibilité d’être retenue. Dans cette dernière hypothèse, elle serait alors
contrainte de puiser sur ses réserves financières pour assumer, notamment, la
charge des retraités. Solution qui, même si elle peut durer eu égard au niveau
des réserves, équivaut à terme à un suicide assuré. Cela paraît impensable pour
des gestionnaires responsables, mais la balle est dans le camp des dirigeants
de la MCEN.
Me PROUVOST observe à
cet égard que la MCEN
est proche des caractéristiques d’un organisme professionnel, à l’exception
toutefois de ses modalités de fonctionnement et de gestion, à adapter.
Interrogée, Mme la Présidente précise que la Direction de la Sécurité Sociale
travaille actuellement sur l’analyse de la décision du Conseil
Constitutionnel et de ses conséquences. Sa position n’est pas encore arrêtée
quant aux décisions ou mesures à prendre, mais le travail à cet effet est en
cours.
Mme VERDIER soulève
le problème de l’impartialité de l’avocat, qui a une position radicale et
dogmatique contre les clauses de désignation, à l’opposé de Me BARTHELEMY. Il
suffit de prendre connaissance des articles qu’il a publiés dans la presse. Or,
la commission a besoin d’un conseil objectif et impartial, qui ne soit pas
idéologiquement orienté. Ce problème se trouve, de fait, posé. Et pour
l’intersyndicale il n’est pas question d’écarter l’éventualité d’une clause de
désignation dès lors que ses conditions d’application seraient compatibles avec
la décision du Conseil Constitutionnel.
Me PROUVOST observe
que l’essentiel du travail a été fait par la SPAC au niveau du projet de cahier des charges,
et qu’il ne doit pas y avoir lieu à influence par l’avocat.
En conclusion, il y a
maintenant obligation d’attendre que la situation se décante, sachant
toutefois, comme l’a indiqué la
SPAC , qu’il peut être travaillé sur des questions qui ne sont
pas impactées par les problèmes de recommandation ou désignation, et
notamment :
- la définition des
garanties.
- la définition des
bénéficiaires.
3 – Contrat de
prévoyance (suite des demandes présentées par LSN)
Me LEFEBVRE rappelle les débats antérieurs
sur ce thème et fait observer que le nombre de cas de dépassement suite à un
cumul est très peu important (6 cas en 3 ans). La question qui se pose :
- considérer comme anormal que l’invalide qui
travail à temps partiel puisse percevoir au total plus qu’un salaire à temps
plein.
- ou considérer que cet avantage récompense
l’attitude vertueuse du salarié qui fait l’effort de reprendre un travail.
Après réflexion, le Conseil Supérieur du
Notariat considère que ce sujet ne mérite pas débat, et que les choses peuvent
rester en l’état.
Cette position est partagée par l’ensemble
des organisations syndicales et il en est ainsi décidé.
4.-
Financement du paritarisme (suite)
Me LEFEBVRE observe
que la situation n’a pas évolué depuis la précédente séance de la commission.
Il relève par
ailleurs que le nouveau système de financement dans le cadre de l’accord UNAPL
pourra difficilement être mis en place et opérationnel avant fin 2013.
Dès lors, le Conseil
Supérieur du Notariat est d’avis de différer la décision à la séance de la
commission de septembre prochain et si, à cette date, la situation n’a pas
évolué, l’accord spécifique au notariat sera signé et les versements effectués.
Les organisations
syndicales acceptent à l’unanimité cette proposition.
5.-
Grille des salaires minima de la catégorie Employés (suite)
Un document de travail
élaboré par le CSN est remis en séance.
Ce document propose de
définir les critères cumulatifs de classement en retenant pour le nouveau T2 le
plus petit dénominateur commun entre T1 et T2. Cette méthode peut conduire à
une légère « frustration » qualitative des actuels T2, mais cet
inconvénient paraît difficilement évitable.
Mr LESTARD, pour la CGT , considère que ce principe
devrait pouvoir être retenu.
Mme VERDIER est
d’accord pour l’autonomie, l’expérience et les exemples d’emplois, mais
souhaite réfléchir pour le contenu de l’activité et la formation.
Finalement, il est
convenu que chaque organisation syndicale réfléchisse en vue d’une décision à
la prochaine séance de la commission.
A l’issue de ce
débat, Me LEFEBVRE informe les membres de la commission que le CSN travaille
actuellement à l’intégration dans le texte de la convention collective de tous
les avenants conclus.
6.-
P.E.I. (suite)
Me LEFEBVRE indique
qu’une réunion de travail est prévue en présence de Mr PUCHE, avec la participation
de Mes ESPERANDIEU, LEFEBVRE et JACQUIER, ainsi que Mme FABRE, Mr ESTEVE et Mme
MENDRAS.
Il est unanimement
convenu que la commission sera à nouveau saisie de ce sujet après la tenue de
cette réunion.
7.- Incidence sur la convention collective de la
réforme de la voie professionnelle
Me
LEFEBVRE rappelle qu’il est prévu que les titulaires du nouveau Master 2 et
autres diplômes entrent dans les offices pour un stage de 31 mois (dont 1 mois
universitaire) soit 6 mois de plus que pour le Master 2 droit du travail.
Le
CSN fait la proposition suivante :
1)
Pour le Master 2 droit notarial, un stage de 24 mois, soit :
-
12 mois au coefficient T2 – 146
-
12 mois au coefficient T2 – 160
Et,
à l’obtention du diplôme de notaire : C1
2)
Pour le Master 2 général, avec stage de 31 mois (dont 1 mois
universitaire) :
-
période de transition pour adaptation à la pratique notariale : 7 mois
(dont 1 mois universitaire) :
- coefficient T1 – 132
-
au-delà, continuation selon le calendrier du Master 2 droit notarial :
- 12 mois : coefficient T2 –
146
- 12 mois : coefficient T2 –
160
Et, à l’obtention du diplôme de
notaire : C1
Le
tout dans le cadre d’un contrat de travail conclu en vue de l’obtention du
diplôme de Notaire.
Mr
RONCO suggère que l’on profite de ces aménagements pour modifier la convention
collective par une règle unique se référant au « Diplôme de
Notaire ».
En
l’absence d’objection, un projet d’accord sera préparé pour signature à la
prochaine séance de la commission.
Mme
VERDIER s’inquiète des difficultés que rencontrent les jeunes pour trouver un
stage. Selon elle, la moitié des diplômés Notaires ne trouvent pas de stage
(proportion que contestent Me LEFEBVRE et Mr RONCO).
A
ce sujet, Me LEFEBVRE indique :
-
que le CSN a mis en place, depuis le 1er janvier 2013, une
subvention de 5.000 € à l’embauche.
-
que pour le Master 2, le CSN a émis le vœu, auprès des universités, que chacune
d’elles limite à 20/25 l’accueil annuel d’étudiant.
8.- Article 16 de la loi de
sécurisation de l’emploi relative à l’activité partielle et décret
d’application du 26 juin 2013
Mme
VERDIER rappelle qu’un décret du 26 juin 2013 relatif au chômage partiel a
revalorisé les montants horaires de l’indemnité, et porté de 60 à 70 % du
salaire l’allocation d’activité partielle, alors que l’accord conclu pour le
notariat a retenu un taux de 65 %.
Le
problème se pose de l’application de ces dispositions à l’accord conclu dans le
notariat le 21 juin 2012.
Me
LEFEBVRE indique que le CSN considère que, du fait des dispositions nouvelles,
cet accord n’a plus lieu d’être.
Mme
VERDIER, pour la CFDT ,
ne partage pas cette position. L’accord subsiste mais les dispositions légales
et réglementaires, plus avantageuses, s’appliquent automatiquement, et il ne
saurait être question de révoquer l’accord.
Mr
LESTARD, pour la CGT ,
abonde dans le sens de Mme VERDIER :
-
ou bien l’accord reste en l’état, mais les nouvelles dispositions légales ou
réglementaires s’appliquent de droit.
-
ou bien ces dispositions sont intégrées dans l’accord par voie d’avenant.
Me
PROUVOST rappelle que le recours au chômage partiel est facultatif pour les
employeurs, et on risque de diminuer ce recours du fait d’une indemnisation
trop élevée
Suit
un débat à l’issue duquel il est convenu que le CSN va étudier ce dossier qui
sera à nouveau évoqué à la prochaine séance de la commission.
9.-
Questions diverses
9.1
- Application de l’article 19.1 de la
convention collective aux couples pacsés
Sur cette question,
Me LEFEBVRE fait état d’une lettre du 2 juillet 2013 adressée par
l’intersyndicale au Président du CSN à la suite du rendez-vous qui a eu lieu le
26 juin 2013.
Le Président est
réservé sur l’accord donné, selon cette lettre, relativement aux avantages
familiaux en faveur des couples pacsés.
Mme VERDIER et Mr LESTARD
s’étonnent de cette réaction alors que le courrier fait état de ce qui s’est
réellement dit.
Un échange assez vif
a lieu sur cette question aux termes duquel l’intersyndicale réitère son
attachement à un dialogue social de qualité et souhaite que la parole du
Président du CSN ne puisse pas être mise en cause.
Par ailleurs, Me
LEFEBVRE fait état de l’information publiée dans Liaisons sociales du 10
juillet 2013 selon laquelle un groupe de travail doit étudier diverses mesures
dont celle des avantages familiaux à accorder en cas de PACS.
Il est d’accord pour
que cette question soit mise à l’ordre du jour de la prochaine séance de la
commission.
9.2 – Prochaine
réunion : jeudi 26 septembre 2013
Ordre du jour,
notamment :
- approbation du
procès-verbal de la séance du 11 juillet 2013
- point sur la prévoyance
santé
- prévoyance
- grille des salaires
minima de la catégorie employés
- financement du
paritarisme
- PEI (suite)
- incidence sur la
convention collective de la réforme de la voie professionnelle (signature de
l’accord).
- les CQP
- application de
l’article 19.1 de la convention collective aux couples pacsés
- questions diverses
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